mardi 30 décembre 2014

Le loto nouveau s'approche à grands pas...

Loto nouveau ?

Toujours un loto, certes... Aux évidentes racines populaires.
Retour à l'ancienne pour les horaires ?
Certes un retour demandé, pour plus d'intergénérationnel & d'interculturel...




L'interculturel avec livres en lots et cet intermède offert à tous (seuls les absents seront perdants!)  par Gégé et Geogeo. Chants transmettant un patrimoine linguistique - ce "patois" (occitan d'ici), mais aussi, en français, un patrimoine culturel et historique...

Datation récente certes, au regard de l'histoire, quand on va bientôt patrimonialiser la strate marine du Bois du Four (classement Unesco au patrimoine géologique mondial par l'intermédiaire de Géopark et du Parc des Monts d'Ardèche... ) avant de se pencher sur les rias et la vraisemblable montée des mers liée à un réchauffement climatique auquel contribuent les activités humaines...

"En attendant la mer" l'installation artistique (et de plus pédagogique) de Didier Tallagrand qui va clore à la station biologique & écologique "du village" le parcours d'art de St-Apollinaire-de-Rias et son Réel augmenté par tous...

Une forme de  réponse au constat polysémique de Pablo Garcia, installé en ce parcours d'art au carrefour de Chanalette - entre source de la Dunière et ce Monchal (St-Basile) où se cacha en 1944 la famille Schlenker. Demain c'est loin (cadre projet "Mémoires de clandestinités"). Qu'en auraient dit Eva Schlenker et sa maman en 44? Qu'en diront ceux qui questionneront le ponton de Tallagrand ? Et leurs enfants ? Et vos petits enfants ?

Souvent au loto, un jeu numérique...
Ce ne sera pas le cas cette année...


Peut-être juste, pour ceux qui le souhaitent, un recueil de leurs réflexions sur la rencontre de


    DEMAIN  C'EST  LOIN                        EN ATTENDANT LA MER





Vous pouvez même amener  votre avis écrit... si le coeur vous en dit...



                                  






....

Et place au jeu, aux trépignements dans l'interminable attente des fins de quines, les exclamations quand arrive, généralement trop tôt, le cri du carton plein...

Et la surprise de la découverte de ces pyramides transparentes et composites de lots divers qui constituent  chaque "lot".

Et les en-cas des pauses, et les rencontres...

Au plaisir de la revoyure...


Et puis nos remerciements à tous, joueurs et/ou donateurs, tous et chacun un peu auteur et propriétaire de ce parcours d'art construit au fil des ans...



Jacqueline Cimaz



NB. La table des publications, informations... comportera cette année des pages de présentation des blogs...





dimanche 28 décembre 2014

CA d'Or, d'à-côtés qui fredonnent à l'irrépressible dérive des imaginaires...

Grain à moudre pour réflexions d'aujourd'hui...


CA d'or ?
cf site  du Crédit Agricole...

Une invitation pressante dont on cherchait les raisons ou la raison...

La raison ? Evidente a posteriori : l'apport d'informations sur les démarches mises en oeuvre, les expériences sélectionnées et analysées... Une dimension très formatrice - et référentielle...

Très vite en effet, la découverte de vecteurs inattendus dans les "exemples" exposés, dans leur présentation par les auteurs, et la mise en scène étudiée de ceux-ci...

Ce qui frappe d'abord c'est le contenu même des innovations retenues, qui, loin  d'être refermées sur elles-mêmes, ont une portée générale, s'intègrant dans un tissu dense comme graines  d'innovation en terreau inédit & complexe - prenant en compte en leur démarche des enjeux sociétaux fondamentaux à l'échelle planétaire et/ou stellaire et à celle de temps immémoriaux...

Par exemple ? Par exemple, la grise du Vercors. Une poule ? Une poule ! Mais d'une espèce disparue, étudiée, presque reconstruite, avec soin, patience et passion...

Vis-à-vis de la biodiversité, il ne parait pas s'agir d'une simple attitude défensive mais d'une volonté de recherche, re-création,  presque démiurgique, comme système alchimique débarrassé de tout irrationalisme.

Quelque chose qui irrépressiblement fait penser - aux Rias - à ce travail effectué il y a quelques années, pour une fête de la science, sur une biodiversité fortement ancrée dans l'expérience multiforme du Fin gras du Mézenc. Recherches sociologiques, sociales, historiques, philosophiques, économiques, agricoles, botaniques,  techniques... à la conjonction de divers domaines scientifiques. Une conférence de Jean-Claude Mermet, d'une grande richesse, aux Baraques,  un interview du même Mermet quand les Rias  se sont rendus sur son terrain, l'année suivante, les interventions répétées depuis de Pierre Froment et du très apprécié Christian Giroux, botaniste. Un herbier en suspens pour le réel augmenté du parcours d'art, herbier mythique inventé  par Paulette Vignal, comme marqueur d'une autre valeur identitaire et identifiante, localisée et plus précise, que le GPS ! (1). 

Donc un moment où on suit ses réflexions et ne suit peut-être plus aussi bien tous les exemples présentés...Tout en notant leur intérêt et torsadant les convergences qui vous parlent...

Jusqu'à cette réflexion à partir d'un étude de cas grenobloise, sur les start-ups ?
Les... KWA?
Les start-ups!
Une forme nouvelle, complexe et inédite, d'entreprise - ni fablab ni simple espace de co-working, ni simple auto-entreprise... Quelque chose qui renvoie cependant à l'auto-création, à l'auto-socio-construction si celle-ci est chercheuse en terrains inexplorés et peu balisés, mais ouverts à l'émergent social et technologique (2). Y ajouter, bien sûr, l'incitation  de fait à la fameuse sérendipité (3)  et à l'imagination de systèmes heuristiques - inédits et ouverts, à au moins 4D, où un hasard constructif, nourri d'expériences et d'exemples, moins hasardeux qu'il n'y parait (4), s'avère pourvoyeur d'une imprévisible fécondité,...

Bref du très instructif dans la rencontre ouverte avec une forme d'innovation émergente & dense...

Du grain à moudre pour la réflexion aux Rias avec l'installation prévue de Didier Tallagrand à la station d'épuration -biologique et écologique-  de Saint-Apollinaire-de-Rias -"En attendant la mer".

"En attendant la mer!" va finaliser le parcours d'art et son réel augmenté, malaxant mémoriel géologique du Bois du Four, inquiétudes vis-à-vis d'un réchauffement climatique qui parait très insuffisamment pris en compte (5) , signification de Rias mêlant eaux douces & salines, en sus de mixités culturelles et intergénérationnelles. Nouveau ponton porteur d'art  & pourvoyeur de réflexion, pour - entre ciel & terre, pentes & sommets, & gammes de verts, surplombant un cycle biologique maîtrisé & valorisé - rêver & construire connaissances & citoyennetés possibles !

Demain ne se joue-t-il aujourd'hui?

Des résistances totémiques & interséculaires de Régine Raphoz à "demain c'est loin", la question de Pablo Garcia, du souffle ténu des Eoliens de Martine Diersé à sa stèle/coquillage où on entend, déjà,  la mer, en source de Dunière, en steppes entre Mézenc et Géant venté de Provence, de l'extraction locale d'identité humaine  de marées numériques domptées par Camboulive, de courts-circuits biologiques et temporels d'étranges masques de Tallagrand, où son ponton va-t-il nous mener ?  Comment ? Et jusqu'où ? Et pour quoi faire ?

Comme start-up associative et militante pour utilisation citoyenne de l'art contemporain, et pas seulement en grandes écoles et entreprises ? Une exigence cognitive, philosophique, écologique, sociale & économique, solidaire & citoyenne ? 

Et pourquoi pas ?


Jacqueline Cimaz
__________

1. Ou la recherche d'une identité territoriale irréductible à une simple cartographie, dense de l'épaisseur de sa complexité, de sa flore, de ses couleurs, odeurs, variantes et autres spécificités - de sa multiréférentialité quoi... Et quand le "visage" de l'âne est flouté : "ils ne font pas la différence, à la ville ?" Mais quel devenir de cette identité avec les évolutions climatiques ?

2. En évitant le piège de tout déterminisme technologique.  Ceci n'étant pas destiné à rassurer les payeurs, surtout mutualistes, mais plutôt à insister sur l'importance du repérage de l'émergent et du pouvoir d'en évaluer très vite l'essentiel, et d'agir rapidement. Où le court-circuitage temporel entre compréhension/décision & action - de l'humain donc- prend le pas, in fine, sur le technologique (ce à quoi peuvent former certains jeux vidéos)...

3 .à ne pas confondre avec les recherches américaines d'antan sur la "pensée divergente"...

4. D'où l'exhortation adressée à ceux qui peuvent aider les start-ups, de ne pas attendre que preuves soient faites ; il serait trop tard - le réseau serait pétrifié et fermé comme huître réfractaire... La valeur montante en tous domaines et le caractère décisif du "savoir-prendre des risques" - donc du savoir les évaluer en fonction d'un contextuel mouvant, inédit et complexe. Quelque chose qui demande formation théorique et pratique, référentiel constitué d'expériences  vécues, analysées, partagées  et évaluées à plusieurs voix. où se conjuguent démarches scientifiques et investigations artistiques, puis, décision prise, la capacité du très rapide passage à l'acte de mise en oeuvre.... (Cf la démarche déjà évoquée par ailleurs de Dassault mêlant ingénieurs,  techniciens et danseurs - le rôle exploratoire, défricheur & constructeur, de l'art contemporain - à toute époque... Et l'intégration de l'art contemporain en contenus de grandes écoles...)

5. cf travaux du Conservatoire du littoral publiés il y a bientôt 10 ans !





dimanche 21 décembre 2014

Quand Pablo,

avec son "demain c'est loin" "déterritorialise"  l'utopie (au sens de Deleuze)...
Et en la déterritorialisant  permet à chacun de se l'approprier et de l'instrumentaliser...
Quand avec sa ZAT, il nous amène à réinterroger notre utilisation d'un concept  de "finage" -  qui court-circuite l'espace et le temps, et peut en obscurcir les origines...

Utopies sinon moyen-âgeux mysticismes en ces étranges  cartographies  d'outre-codes? L'ouverture est totale, même si la forme choisie balise, situe, identifie en même temps qu'elle questionne...

Pour Pablo, une origine précise, Bram ou ces silences ou trous de notre histoire, comme la Retirada, la non-intervention, le stalinisme, la guerre d'Algérie, les réfractaires de 14, la traite...

Si la psychanalyse a montré le poids de ces non-explicités dans l'histoire personnelle, et notamment de ces trous et blancs, ruptures dévastatrices en lignées familiales, qu'en est-il, dan l'inconscient collectif,  de ceux de l'histoire ?

Et, paradoxalement, à chaque traversée de miroir, de nouvelles instrumentalisations possibles d'utopiques finages...

Concepts non enfermants  comme paradigmes balisant les voies de demains possibles ? 
Où chacun crée son ou ses gué(s) ?

Bref, ça foisonne, ça fait parler - aux limites d'un art conceptuel nouveau, minimaliste,  qui, plutôt, offre le plaisir du débroussaillage d'un chemin proposé ou rêvé? Comme construction et jeux d'enfants avec bateaux/legos où s'ignorent les roses blanches...

Démarches individuelles comme passage obligé ?
Par delà les ancrages personnels, le choix ouvert aux foisonnements de ces explorations mentales nécessaires à toute co-construction...

fécondité d'une sobriété bien dosée et riche de non-dits...

Après la mémoire, l'appropriation et avant l'engagement, mse en question et brainstorming ?

Le numérique là dedans ?

Tapi en symbolique de code détourné  pour y faire exploser les imaginaires?

Du pédagogiquement correct, étayé et solide.




Demains posés à six mains & quatre regards...

A l'oeuvre, Jean-Marie Mengin, Pablo Garcia & Michel Cimaz...


Comme insolite, composite, hétérogène, écologique, ontologique, irréversible outil & contexte balisé d'irrationnelles utopies questionnant sa propre identité et celle de ces passerelles de partage -musicales et/ou textuelles -  et toujours porteuses d'imaginaires identifiants -  de la flibuste au co-working en passant par... des lendemains chantant le temps des cerises...












L'avis de Nicole  Chaudier qui a beaucoup aimé, parce que, par delà l'insolite,  ça fait réfléchir et rêver...

Celui de Geneviève Greco saluant l'ouverture des possibles...

De Michel Cimaz : ça fait parler & questionne - objectif atteint de l'art contemporain...

Didier Tallagrand très admiratif devant ce travail de Pablo.


Et Pablo sabordant toute mièvrerie en approches toujours re-creusées...






                                                                                                Photo Pablo Garcia                                                                                                                                       
Une installation appliquée et dense...
Du très sérieux...
Et ça fait parler dans les chaumières...

le moment de re-jouer aux cartes de Tallagrand, pour explorer d'ici, de ce village et de quelques autres, ce "Demain c'est loin"


J.Cimaz








mercredi 3 décembre 2014

Exploration nouvelle de l'Ecrire-en-blog avec J-M.Mengin

Des mois de travail de Jean-Marie Mengin, un apprentissage fulgurant de l'Ecrire-En-Blog...

Et un Ecrit-en-blog qui rime & rythme avec son sujet lui donnant une densité et une prégnance que n'avait  le tapuscrit.

Comme mise en scène cinématographique... Outil pour dire et faire comprendre le vécu d'une expérience, ou choix de vie aux origines lointaines...


photo Michel Cimaz novembre 2014


Ou mise en scène théâtrale quand Jean-Marie Mengin,  en présentant lui-même, avec passion & émotion, son trajet, reçoit parfois sur son corps le flux d'images - comme Elicia ou le groupe des filles dansant l'an passé avec leur image...

Imaginer l'immersion dans l'image si la grande salle des Baraques se transformait en grande cour du Palais des papes en Avignon et qu'un groupe de danseurs formés par Pina Bausch accompagnait en contre-point la présentation de Jean-Marie.

L'ouverture par celui-ci d'une nouvelle fonction des blogs, explorateurs textuels et de l'image et d'une relation qui confère, là, au documentaire, une dimension fictionnelle & réflexive.

Comme pas en blog en  chaussée de géants sur fond de cris d'oiseaux de mer ou musique celtique...Et de légende étrange où un homme en couffin,  habillé en bébé, fait fuir, en récit de Viviane, le géant ennemi.

En rêvant d'autres blogs & de nouvelles interférences à inventer entre blogs et vidéos, blogs et  sons... Ou ?

D'inédites écritures numériques qui naissent là où se dépassent de fréquentes, diverses & ambigües relations entre documentaire & fictionnel... Quand le récit se fait inducteur de sens à construire.

A attendre sans doute d'une mise en forme numérique, à la mixité inédite, de la rencontre de deux voyages en Irlande espacés de plus de 40 ans, plus ou moins  mâtinés d'île de Man et autre Stonenge... Une rencontre très forte à attendre au regard de l'émotion suintant de son annonce...


Ile de Man septembre 2014. Photo Jean-Marie Mengin



Photo & texte Jean-Marie Mengin (Irlande 1973)


L'envie d'un coup d'aller capter des matériaux sonores en Fier d'Ars quand il est couvert de Bernaches, ou visuels en Baie d'Yves, entre pontons & grands carrelets ...

Et pourquoi pas ?

Et tordre la vidéo avec un bon logiciel pour mieux saisir et faire crier ce qui risque de disparaître à jamais, foi de blockhaus tombés en plage de la Conche-en-Ré et d'arbres aux racines se dénudant...



Photo Michel Cimaz, août 2013


Le numérique outil de création par tous, à des degrés divers, outil de partage, d'exploration et de nécessaire réflexion de tous...
                             








Comme

        cri


             de


                     Munch ?






La planète que nous montre Jean-Marie Mengin  est  belle, malgré  guerres et catastrophes, peut-être belle de son irrésolution, comme temps suspendu...

Mais quelle planète laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants quand n'importe quelle  Xynthia détruit les digues comme mur de dominos ?

Quel sort pour habitants des basses terres quand on s'engrillage déjà pour éconduire les réfugiés au risque de les envoyer vers la mort? (cf article sur Mellila en complément récent du Monde)

Prise en charge du vieillissement ou euthanasie programmée comme en film de Richard Fleisher (1974) -  ce "Soleil Vert" de plus en plus évoqué par les gens ? Comme quoi... ou l'art comme lunettes ?

En attendant que  la mer enfle les rias,  remontant les estuaires en amont de la station d'épuration de Saint-Apollinaire-de-Rias - comme l'évoque Didier Tallagrand?  Plus haut encore qu'en ère lointaine où elle semble s'être arrêtée au bord est du lac de Vernoux ? Et de nous proposer ponton et image qu'on souhaiterait animée... Irréversibilité ou réversibilité encore possible de l'en-cours ?


Si s'affirmaient réflexion & action planétaires & solidaires dont sont  emblématiques ces éoliennes en mer
semblant issues des "Constructeurs"  de Fernand  Léger... (Photo  Jean-Marie  Mengin - îles  britanniques,
09/2014.).  Autre  époque,  autre  design,  qui  n'enlève  rien   à  celui  de ces  anciennes éoliennes en  terres
côtières  ventées  de  l'ouest  qui, entre blockhaus/aires de jeu- fascinaient les enfants...  Mais ici, une photo
où le parti pris par l'auteur  de la légèreté de l'image et imperceptible émergence éolienne en fond indéfini
d'une profondeur sans terre lourde de sens, convoque  nécessairement l'approche artistique... 

Fleisher. 
Tallagrand. 
Pablo Garcia qui dit en bord de route :"Demain c'est loin". 
                                               "Demain c'est loin". Mais  quelle place  faite  à  l'ambiguïté y entendre? Lui  qui ausculte ces traces au sol des guerres, de  celles qu'ont rencontrées  Jean-Marie  et Viviane en vertes Vosges. 
Demain c'est loin. Dans le futur ? Demain n'est-il en large part  déterminé par l'aujourd'hui & le passé (cf  Chris Marker, La jetée, Vertigo...)? Et le numérique, par les navigations & simulations qu'il permet, ne modifie-t-il notre rapport au temps ? Un espace-temps à  N>4  dimensions ? Numérique & poésie ? Une publication de 2010 où une des deux vidéos sur Xynthia reste visible...

Quand on sait faire se poser un robot en comète après voyage de 10 ans...

Une responsabilité citoyenne démultipliée....

Un autre aspect - temps & enfermement. Une dimension transversale à un récent colloque sur art & enfermement qui s'est tenu au château des Adhémar à Montélimar (et sur lequel nous reviendrons dans un autre article... )   Temps & psychose...
En tous les cas, Urgence!

Et découvrir ces écrits et images de Jean-Marie Mengin, qui, par delà le liant à la vie, au contexte,  la fluidité, caractères indéniables et appréciés, posent ou convoquent par le biais de références comme appelées, l'entrée dans une complexité chargée de sens et rebondissements...En somme, ouverte... Pour plagier Duby, coups de pioche en terreau de l'histoire à-venir ? Appréhender pour agir sur les flux ?

Jacqueline Cimaz












lundi 1 décembre 2014

Viviane, Jean-Marie, Paasilinna, Stora, Caroll ou lièvre, pyramide, becs de Zwanikken, & Lepällä & Poncin !


Un livre recommandé, introduit et présenté en bibliothèque  par Viviane Bouquet, et lu très récemment, avant de découvrir ce vendredi 28, en avant-première, avec Viviane et Jean-Marie Mengin, le film de Bernard Stora, "la douce empoisonneuse". Un film à voir ou revoir sur Arte, ce 12 décembre. 
Même titre et pourtant, au-delà des correspondances, une re-création dans laquelle par delà le texte, l'extraordinaire travail de l'image ("numérique", "post-tournage" explique Bernard Stora), - au-delà de clins d'oeil à Delvaux et dessin animé frôlant le kitch - taraude, détourne et re-tourne les significations du texte. Un texte auquel l'ancrage en territoire précis, localisé, à l'identité forte, confère paradoxalement une indéniable universalité structurée par les thèmes retenus par Stora, comme la filiation, les identités sociales aussi, et bien sûr, le déni de responsabilité...  


Viviane et Jean-Marie nous ont parlé d'Arto Paasilinna et d'un autre livre de lui qu'ils aiment beaucoup, le lièvre de Vatanen.  Vous avez dit "Lièvre"? Pas renforcé dans le lien avec Alice, du chef-d'oeuvre du logicien Lewis Carroll ? Et voilà qu'Anni Lepällä a exposé en 2012, dans le cadre d'une exposition collective " Alice in wonderland, Ecco," Cádiz, Espagne" Carroll & Ecco !




Et puis ce jour, un message de la galerie Filles du Calvaire présentant les expositions Catherine Poncin, une photographe dont nous suivons le travail depuis des années, avec beaucoup d'intérêt, et  Anni Leppälä, une jeune artiste finlandaise, dont nous découvrons le travail, après avoir lu "la douce empoisonneuse" de   Arto Paasilinna, livre paru en 1988 et traduit en français en 2001.

Allez sur le site de la galerie, cliquez sur l'image puis cliquez sur chacune des petites images pour agrandir. 



Lire sous l'une d'entre elles, au hasard, la dernière,  le texte de Valentine Umansky que nous avons rencontrée il y a deux ans  dans le sud du département. 


Les photographies sont  des  points fixes  au  cœur de  l'évolution  et  du  changement.  Elles  donnent  l'occasion d'observer,  permettent au spectateur de venir voir de plus près.  Une photographie  inspire  confiance par ce  que l'on y reconnaît,   mais  elle  possède  aussi  une  autre  face –  tournée  vers l'invisible  et  l'inconnu.  Et  l'on peut y reconnaître  alors  quelque chose  qui  n'est  pas  « dans » l'image,  mais hors de portée – imperceptible.   Quelque chose se révèle dans cette expérience. Ce n'est pas « ce qui a été » , mais bien une présence qui se manifeste ici et maintenant .  Par cet aspect  mystérieux aussi, le travail  d’Anni Leppälä résonne en chœur avec des images et des textes, finlandais ou non.  On pense au Lièvre de Vatanen  d’Arto  Paassilinna , non pas tant pa r la  dimension journalistique  du  roman  mais plutôt par ces multiples rencontres surprenantes auxquels se livre et se  heurte le personnage  principal  du  journaliste  éponyme.  Son  voyage vers le Nord permet de donner forme aux paysages finlandais qui se dessinent également ici de manière suggestive dans les  photographies.  Force est de  constater que   la   particularité  du  travail  de cette  jeune  artiste  tient  pour  beaucoup  à  cette  finesse  du  langage, soit-il photographique ou en partie évocateur de mots.



Un art du grand nord auquel nous avions pris goût quand fonctionnait à Devesset une galerie tenue par des Hollandais à laquelle une ou plusieurs sorties associatives avaient été faites. La découverte de Zwanikken...

Voir également "Traversées" de Catherine Poncin, le dossier "images" et télécharger le dossier de presse. Où l'histoire, en tant que telle prend une place croissante dans le travail artistique de Catherine Poncin, interrogeant le présent mais étant aussi réinterrogé par lui. Une complexité accrue et toujours plus riche.

Cette fois, les images présentées par Catherine Poncin forment un corpus aléatoire qui initie une promenade au sein de l’œuvre même. Certains reconnaîtront des projets, des moments, entre la carte blanche passée par la ville de Grasse, son voyage en Jordanie ou sa résidence à la maison des arts Bernard Anthonioz qui fut la demeure des sœurs Smith. D’autres, les moins avertis, auront plaisir à voir une scène mettant en acte nombre d’éléments qui, bien que disparates, créent une nouvelle pièce. C’est l’attrait de ce projet d’exposition : associer des moments divers de photographies autour d’une imagerie commune, entre narrativité et histoire de l’art, entre littérature et peinture d’une certaine manière.

écrit Valentine Umansky dans son texte. 


Jacqueline Cimaz





samedi 22 novembre 2014

L'arbre de la liberté déportée...

J'ignorais ou je l'avais oublié, et vous aussi sans doute, que Toussaint Louverture, figure emblématique de la libération haïtienne et de la lutte pour l'abolition de l'esclavage, était mort dans un fort français, déporté avec sa famille.
Pourtant la richesse de la côte Atlantique - Bordeaux, La Rochelle, Nantes...- ne s'est-elle construite sur ce commerce triangulaire qui pendant des siècles a vidé l'Afrique subsaharienne de ses forces vives, avec des complicités locales certes, mais quand prospéraient des états structurés et cultivés dont témoignent "l'art nègre", une importante culture littéraire, orale, mais aussi écrite et/ou transcrite et même une utilisation de la monnaie beaucoup plus pensée qu'on ne l'imagine en général, comme les codes de communication utilisés à l'époque...

Bref, au hasard d'une étape du voyage de Jean-Marie et Viviane,  la rencontre d'un fort, d'une pancarte indiquant qu'ici fut déporté et est mort Toussaint Louverture. C'est tout.

Comme de nombreux autres dits.

Un voyage pédestre, le relevé de découvertes à partir de signalétiques diverses...


Portrait de Didier Tallagrand par Elicia Malosse  (Fête de la science, salle Louis Nodon,
octobre 2014)  Expertise, à 11 ans, d'une autre forme d'écriture numérique...(1)

Et chacun suivant son histoire, ses sensibilités, s'empare du dit, là Toussaint Louverture, ailleurs une plante, un oiseau, un terme géographique - cluse, clue... Et de là à Saint-Michel de Chabrillanoux en 1944... S'en emparer, explorer un lien, puis, à partir de celui-ci, d'autres liens...

D'autres résistances, mais la pérennité de cette phrase de Toussaint Louverture, trouvée sur wikipedia : "En me renversant on n'a abattu que le tronc de l'arbre de la Liberté, mais il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses."

Partage donc d'un simple récit documentaire mais dans une écriture numérique qui ouvre aux lecteurs la possibilité d'autres explorations, de documents en documents... Où les liens effectifs et possibles étayent  et soutiennent la multi-dimensionnalité de toute lecture & sa personnalisation -chaque lecteur recréant son texte.  Partages ouverts à partir de témoignages livrés. L'incitation si on le souhaite, à de nouvelles et multiples explorations. Incitation/invitation, le secret savoir-faire de l'auteur ? 

Une spécificité de cette mise en blog de la relation, précise et fiable,  d'un voyage vécu. 

Une écriture qui suscite l'activité du lecteur... Et son plaisir -ces mots qui chantent - de La Roche Bernard à l'arbre de la Liberté de Saint-Domingue, on passe par Le-bief-de-la-Chaille, Entreportes, Loutelet, Tourillon, Tournillon ?...- et j'en passe, et vais en chercher ailleurs, et "les sentiers s'envolent en écharpe"...

A suivre et  déguster, sans oublier qu'entre "Camino frances" et ce blog ci, on s'est embarqué en machine à remonter le temps - d'une trentaine d'années... Datation qui suinte de la comparaison des photos. Par contre le travail de transposition numérique effectué par Jean-Marie Mengin, est actuel.

Bref une grande richesse de cette mise en blog, par l'auteur, de ses écrits de voyage, qui révèle sa familiarité avec l'écriture numérique et une expertise en matière des ressources de celle-ci - qu'il contribue à faire évoluer...


Inès Incognito, 
tante de Patagonie d'Ophelia Escriu

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1. Ou la richesse des apports de chacun à l'EPN et la collectivité - la richesse notamment de l'apport par J-M.Mengin de ses écritures passées... Et, attendues avec une grande impatience, de ses écritures en cours qui, d'après divers échos, devraient être d'une grande densité...






vendredi 21 novembre 2014

Camille Chapon & Henri Chopin?

Performance annoncée de Camille Chapon lors de la monstration en vieille ville de Valence du travail des artistes nouvellement diplômés de l'ESAD  Valence-Grenoble.

Une quasi nécessité d'aller voir suite à la mention, dans le carton virtuel d'invitation, de cette performance avec référence à Henri Chopin.

Henri Chopin, musicien côtoyé dans années 1954-58, dans l'île de Ré, avec un groupe d'artistes amis.


Une identification effectuée avec l'aide de Frédéric Acquaviva  venu pour ce faire en Ardèche, d'où une présentation des lettristes et l'intégration de quelques personnes à une création musicale de Frédéric Acquaviva, présentée en avant-première à Brodway, et la citation de Saint-Apollinaire-de-Rias, comme lieu de création d'Acquaviva à côté de Madrid, Berlin, New-York...


Henri Chopin qui enregistrait des bruits internes de son corps et s'en servait dans ses créations...

Donc beaucoup d'impatience...

Une prestation de Camille Chapon très intéressante où il introduit la danse - qu'il travaille actuellement à Berlin. Un rapport au corps, comme Chopin,  mais plus gestuel que sonore.

Des suites ?

- une intégration à la performance par jet de peinture blanche - sans conséquence majeure après quelques lessives, 
- une mise en relation avec Frédéric Acquaviva, dont le port d'attache est aussi Berlin...
- pourquoi pas si on en a les moyens, dans un ou deux ans,  une résidence Danse, pour aller plus loin dans le travail effectué ici, avec Camille Chapon ? 

A voir, discuter...

NB. A noter aussi le partage d'une référence à Pennequin que Jean-Pascal Dubost avait introduit aux Baraques il y a au moins cinq ans...

J.Cimaz





jeudi 20 novembre 2014

Femme verticale

- à la salle Louis Nodon!

On ne peut dire « spectacle » ! (1)
Plutôt "performance"- exploration  philosophico-artistico-sociétale d’évolutions de notre époque qui renvoient souvent à la densité et la complexité de vécus difficiles et douloureux,  qu’ils soient liés à l’identification sexuelle de chacun ou/et au statut de la femme dans le couple où  il serait bienséant qu’elle soit un peu moins cultivée,  un peu moins  diplômée et un peu moins rémunérée que son époux.(2)

Où le partage des rôles parait codifié, stratifié & solidifié comme couches sédimentaires au cours des millénaires... Pourtant Lucy, "Toi, mon enfant d'un autre temps", nous dit Chedid, se redresse. Nombre d'interrogations, à tresser, construisent le sens.

Ne s'est pas évoquée celle de l'obligation de la parité dans le vote. 
Question d'actualité pourtant! N'est-il insultant que des femmes soient élues en fonction d'une pseudo-identité biologique alors que la construction de l'identité est essentiellement culturelle ? Est-ce à dire qu'elles seraient  moins compétentes ? (3)  Et que dire de femmes portées par l'obligation paritaire sans avoir les compétences requises, et confrontées chaque jour au renvoi de leur incompétence, d'où déni et boomerang ? L'obligation existante ne devrait-elle, au moins, en toute logique, entraîner une formation?

Et comment s'évaluent les compétences, par rapport à quels objectifs  et  enjeux? Le travail commun sur des critères d'évaluation et réalisation explicités ne serait-il moyen de réduire la part d'aléas et d'être co-constructifs ? 

Bref  une performance qui suscite de multiples questions et réflexions... Une très belle réussite de la Comédie de  Valence...

Sûrement d'autres interrogations et une réflexion qui devrait se poursuivre aux Rias, l'association étant fort bien représentée à cette soirée. 

Le rôle du  numérique ? Ne serait-ce que dans les projections  visuelles et sonores, presque inaperçu tant  il s'intègre à la construction du sens... Le numérique outil au service de cette exploration artistique, psychologique & sociologique, avant-gardiste & étayée par l'analyse de textes (re)connus, pourvoyeuse de valeurs humaines et démocratiques...

Jacqueline Cimaz

NB. Un seul regret : que la séance ne se soit pas terminée par un débat avec le public comme ceux que nous avons connus il y a quelques années à la Comédie de Valence...


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1. cf G.Debord
2. Ceci pour les couples hétérosexuels.  Qu'en est-il pour les couples homosexuels des rôles et identités sociales de chacun ?
3. D'ailleurs est-il normal que dans une profession qualifiée où les femmes sont rares, il soit nécessaire à une femme de travailler beaucoup plus et beaucoup mieux, pour, simplement, être reconnue ?

mardi 23 septembre 2014

Finage numérique?

La lettre d'Habilomedias du 21  septembre...
Des questions, définitions, outils des plus intéressants...

Et une approche qui donne sens à des questions sur la territorialisation avec le concept de finage numérique... Une dynamique de reterritorialisation non enfermante parce qu'elle se présente comme "mi-lieu" proximal articulé ou articulable à une proximité a-spatiale organisationnelle - fonctionnelle et régulatrice, pourvoyeuse de ressources et de formes de "coordination". Nous aurions plutôt - ou aussi- envie de dire, de situations ouvertes à la sérendipité, à la création d'heuristiques, à la création tout court - artistique, mathématique, littéraire, scientifique...etc

A aussi- ce que Bassis appelait il y a quelques décennies au Groupe Français d'Education Nouvelle (GFEN), "l'auto-socio-construction des connaissances"...

Dans cette optique le "finage" peut conduire à des formes d'organisation qui donnent  sens à une re-territorialisation du rural, d'où pourrait bien venir un rôle majeur dans l'innovation en matière de pratiques numériques ou utilisant le numérique... 

Et quand la communauté de communes du Pays de Vernoux vient  à l'unanimité de s'engager pour la mise en place de la fibre optique ! 

De quoi donner du sens aussi à la spécification du Label Villes-Internet en villes, villages et territoires...


Le finage ? "Au moyen-âge, le finage est une communauté villageoise pour produire individuellement mais aussi collectivement… par analogie, le finage numérique est à la fois cette notion de communauté, qui permet à des individus de s’exprimer, mais aussi à des collectifs de se constituer et d’aller emprunter des composantes aux différents mondes, formels, informels … et de se constituer son territoire pour son apprentissage".cf l'article de Ludomag, , écouter la brève et très compréhensible conférence de Didier Paquelin  et son très clair "Numérique & connais-sens" présenté au "Campus européen d'été de l'Université de Poitiers (un document utile aux formateurs et téléchargeable en PDF)

Un corpus de textes qui confirme  nos observations quant à l'approfondissemnt des inégalités culturelles suivant le type de pratiques numériques des personnes et au rôle d'une indispensable formation,  irréductible à de seules dimensions techniques  et informationnelles...

Mais au fait le finage et ce mythe introduit par Didier Tallagrand à l'origine de sa résidence 2013 ?

Le finage un "lieu" fonctionnel mais ancré en lieu numérique local pour reprendre autrement, en faisant plus de place à la fiction, l'utilisation d'un jeu de cartes dont la réalisation a impliqué la population locale ? 

 Quand le finage peut aussi coïncider avec le parcours d'art et ses réels augmentés? (1)


J.Cimaz


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1. auquel nous avons intégré l'EPN et les expositions permanentes Camboulive & Tallagrand (matérielles mais aussi vidéos ou projections...)


samedi 13 septembre 2014

Mémoire d'interrogations datées ou rencontres d'EPN...




Rencontres  des EPN, en ce printemps 2014, l'une à Romans, la seconde à Chambéry...

Apports et échanges intéressants...

1. Romans 22/05/14
Par delà la découverte de la vieille ville, la mise en commun de préoccupations et de la recherche de solutions alternatives et partielles aux difficultés actuelles avec diverses recherches de palliatifs à la crise par l'Economie Solidaire et sociale.

Où le numérique sert à questionner le monde, tenter de chercher des solutions et  même à bricoler quelques petits aménagements, partiels et locaux... 



Rencontre bidépartementale des animateurs d'EPN à Romans
Du oui ou non, 0 ou 1, le courant passe ou ne passe pas de chaque case de l'octet aux commandes vocales de nos téléphones.


Une créativité sociale et intéressante sur fond d'un certain désarroi ou désarroi certain de jeunes générations... Des mesures de récupération, recyclage, transformation qui ont du sens...

Un souffle de recherche - à l'intersection de technologies relativement récentes et de la volonté d'entreprendre et construire - concrétisé par un atelier robotique conçu à partir de récupération de parties musicales de vieux jouets, qui ne va pas sans rappeler les ateliers de réparation de jouets de la RDA des années 70 et le plan IPT des années 80 en France. La belle époque de la robotique à l'école où technologie, sciences, mathématiques, logiques, syntaxe, langages orientés objets, métalangue, systèmes experts... prenaient sens pour tous... Et le contrôle logo des procédures et macro-procédures (1) 









Ce, quand les mots sont opérateurs, étendant le pouvoir découvert par les linguistes anglais. Des actes de langage au performatif. 


De ce sens pour tous qui crée les motivations non héritées  pour le scolaire...

Et le rôle de cette carte Arduino  découverte à Saint-Médard-en-Jalles grâce à Villes-Internet...






2. Chambéry 19/06/14
Intérêt des  conférences - relations d'expériences, approches théoriques...
Des concepts relativement nouveaux ou suffisamment récents pour avoir besoin d'être approfondis, comme celui de "littératie numérique"(2)

Littératie? Un concept qui renvoie à la lecture de l'information, à sa compréhension et donc ses utilisations. Nous serions tentés d'y ajouter la capacité de lecture d'écritures numériques qui, par leur caractère composite et leur structuration de ces systèmes composites en systèmes et systèmes de systèmes plus complexes, demandent la formation de capacités de lecture inédites et exigeantes  - capacités de projection, de formation d'hypothèses, de planification, d'évaluation/régulation, de composition et structuration de l'hétérogène... Quand il faut prendre en compte, l'hétérogénéité, le composite de ces systèmes certainement tapissés, comme l'écrivait Edgar Morin à propos d'autres systèmes, de "processus temporels".

Où le besoin de références culturelles pour bien lire, est démultiplié et élargi, du quotidien aux sciences, techniques, mais aussi aux arts et à la littérature... (3) Et au sociologique... Nous ajouterions la nécessité d'une approche scientifique multiréférentielle, pour laquelle on trouve nombre d'études... (4)

La formation à la littératie s'avère d'autant plus indispensable que de très nombreux jeunes qui vivent dans l'interactivité et une familiarité ininterrompue avec le Net, utilisent, faute de formation théorique approfondie, ces technologies (5)   en amateurs.

Media Smarts, le "Canada's Centre for digital ans media litteracy", précise : "Nous devons former nos jeunes et les préparer à vivre dans un monde hautement médiatique ; les jeunes doivent absolument acquérir les compétences de la littéracie numérique - développer leurs connaissances, renforcer leurs valeurs, posséder toute une gamme d'aptitudes adaptées eu numérique, allant de la pensée critique à la gestion de l'information et des communications..." (6) (7)

Des ateliers aussi, où les techniques de travail de groupe des années 80-90  survivent parfois, engrangeant, certes, des idées, mais n'évitant pas un certain formalisme, souvent rencontré en sciences humaines et sociales...



Mais, surtout, la richesse de ces groupes où les gens parlent de leurs pratiques, de leurs réussites et des difficultés rencontrées, et où se construisent analyses individuelles et collectives riches de l'authenticité des échanges...

Il y a eu également le barcamp, improvisé... Où s'est présenté le travail d'écriture numérique de l'EPN de Saint-Apo... A peine le temps d'un exposé qui puisse susciter des échanges sur l'essentiel. Pourtant avec un groupe conséquent et soudé, ceux-ci ont pu avoir  lieu à partir de la rencontre art/numérique/ recherche et formation... (8)

Quand les grandes écoles et universités introduisent l'art contemporain au  coeur  de leurs contenus pour développer la créativité, pourquoi les EPN n'emboîteraient-ils le pas? Ce qui se fait ici depuis la création de l'EPN et avant du "PAPI".

- La perspective d'échanges intéressants, sinon d'un partenariat, avec les EPN de Saint-Etienne ? 


J.Cimaz
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1. Et les recherches de Patrick Mendelson... Récursivité, conditionalité et capteurs... Quand les enfants de milieux "défavorisés" trouvaient du sens à l'école... Un sens qui n'a pas survécu à la rupture avec Thomson, suite à ses délocalisations, et à la fin qui en a résulté de la robotique à l'école et de la formation en cours des enseignants en ce domaine...
2. cf  OCDE   les travaux canadiens...
3. On pourrait à cet égard évoquer l'exposition "art robotique" présentée en juillet à la cité des Sciences de La Villette - où le mot "art" renvoie autant à des habiletés professionnelles qu'à la connaissance de l'art contemporain... Cet ensemble articulé qui se déplace comme se déplacerait araignée de Louise Bourgeois... Et surtout cette installation de lits médicalisés - "Le chemin de Damastès de Jean-Michel Bruyère, où les lits médicalisés semblent respirer au gré d'une longue vague, ou se soulever pour éjecter un éventuel patient, et, qui, par delà la sanguinaire référence antique, renvoie à des interrogations sur le devenir de la planète avec la médicalisation du vieillissement,  le vieillissement de la population, l'augmentation de celle-ci et la diminution, avec le réchauffement climatique, des terres habitables et cultivables... Pratiques suicidaires généralisées quand on n'était plus que "bouche à nourrir" pour une famille misérable, comme, jadis, au Japon (mort de faim et/ou de froid dans la montagne) ou dans l'île de Ré (femmes se noyant dans les canaux d'alimentation des marais salants, hommes se pendant dans les greniers) ?   "Soleil vert"?  Ou l'espoir de Villes flottantes viables  comme essai prévu  en baie de Hong-Kong ? 
4.Une re-lecture à faire aussi de ce point de vue du   "Escher, Goëdel et Bach, les brins d'une guirlande éternelle", livre de Douglas Hofstadter  (Dunod, fin 2008)
5. TIC = technologies de l'information et de la communication

6.Un schéma  montre :
- les nécessaires liens entre "avoir accès" et "utiliser/comprendre/créer",  liste des contenus : savoir naviguer en ligne/réfléchir/Résoudre des problèmes/Juger/ Participer à et de l'intelligence collective, y contribuer/comprendre et maîtriser les rapports entre conscience sociale et identité/ entre droits et responsabilités...
Ce qui demande des compétences multitâches, notamment en rédaction et technologie, des compétences quant à  la prise de décision, la  simulation, le réseautage, la créativité, l'appropriation et la redistribution des savoirs, l'aisance en recherche/information, l'action citoyenne, la compréhension et l'utilisation du "pouvoir culturel"....
7. Accès au schéma évoqué   ... Un modèle issu de nombreuses recherches...
Et qui nous permet de mieux comprendre les causes du constat effectué en EPN et déjà signalé, qui semble bien montrer que le numérique creuse, dans le cadre d'un développement global, les inégalités socioculturelles,  et  accroîtra  donc la reproduction culturelle et sociale, s'il n'y a  effort suffisamment conséquent de formation (qui n'atténuera pas les différences mais peut, dans le cadre d'une élévation générale du niveau, estomper partiellement la reproduction sociale...). Effort de recherche aussi, y compris en sciences de l'éducation...
8. Où il s'est avéré que l'animatrice de Saint-Etienne est ancienne élève de Didier Tallagrand

Et au fait, le Design ?